Révélation, corruption, la rupture du traité de l'âge d'or.

Et sous la maudite lueur d’une lune parjure, le voyage reprend…

Magnificence avilissante, je sens ma passion s’envoler, laissant place à la haine, salvatrice déraison, Puissante, Sainte malédiction, et mère de tous les hères. Si je m’en vais la rejoindre, ne cherchez pas à m’en reprendre : c’est la voie qui est la mienne, j’y suis destiné. Serviteur de la démence, immonde créature vivant parmi les ombres, dans l’exécrable existence d’opprobre et de supplications s’ouvrant à moi. Miséreux parmi les miséreux, bohème parmi les bohèmes, la souffrance me gagne un peu plus chaque jour, jusqu’à m’enlever la saveur de chaque instant passé en tout ce à quoi j’aspire ou désir. Je ne désir d’ailleurs plus rien, que m’égarer une fois de plus, que m’envoler encore, jusqu’à être enseveli par le poids de cette turpide existence. Innommable débauche que représente ma vie, ignominieuse déraison qui me gagne, je sombre, je le sens, je ne le sais que trop bien. Océan dantesque et ténébreux, aube nébuleuse, incessantes imprécations, cette fois-ci, la folie m’a repris sous son aile, et brillant d’une lueur malsaine, j’avance de nouveau sous la voile cupide et cabalistique de l’auguste démence que j’ai apprivoisé. Croyant l’avoir oublié, c’est en ce jour où la pluie bat sur mon cœur qu’elle me revient, encore plus puissante, encore plus avare, encore plus sombre. Et je m’y consacre, j’y crois, j’en fais le serment. Le péché m’est familier, et avoir la foi en cette ivresse est un sacrilège. Ma dépravation n’a désormais plus aucune limite.

Ami de l’ombre et du pêché, de la disgrâce et du glas, je suis un être de démence. Ami de l’égarement, de la rage et de la sainte lueur d’un sombre voyage, je ne suis qu’un bohème, fou, perdu, relique dénaturée, oubliée, que le temps a effacé. De ma mémoire, il ne reste que quelques fragments que j’ai semés aux quatre coins du monde. Alors, le voyage m’offre la chance de la recouvrer, en offrant mon âme à la sublime meurtrière, folie et maîtresse de ma vie.

Et pour la énième fois, mon égarement m'avait conduit à Fumei No Kuni, pays dévasté par le châtiment divin, fruit de la colère du Rikudou, prélude d'une apocalypse annoncée depuis un âge. Je me sentais partir, sombrer, et ma descente aux enfers ne faisait que commencer, ou plutôt recommencer: dans ce pays se trouvaient mes racines, mais aussi mes plus lourds souvenirs, ce fardeau que j'avais abandonné ici et que j'étais venu cherché, en toute inconscience, en toute démence. Je comprenais pourquoi j'étais arrivé si loin, dans des contrées aujourd'hui désolées: pour y trouver une lueur d'espoir, un fragment de mémoire. Dans les plus hauts sommets de ce territoire millénaire, il ne restait aucune trace de ce qui fut accomplis... mais on en gardait la mémoire.

Debout, je fixais le ciel, ayant déposé son masque obscur sur ces terres hostiles. Je n'attendais que la venu de mes deux frères: l'heure était aux révélations. Je savais pertinemment ce qu'engendrerai cette réunion secrète. Le rupture du traité de l'Âge d'Or, seule attache à la paix: cet accord était ce sur quoi reposait l'équilibre alors installé. Mais il était aussi ce qui permettait à Shashin de se développer sans que personne ne lui cause de l'ombre. J'avais déjà tout prévu: l'assassinat du Daimyou pour faire réagir le kage de ce village caché. S'il était bel et bien l'ancien Monarque du Yuukan féodal, alors il se verrait obligé de réagir face à cette provocation. Et c'est maintenant que tout allait se dérouler, que tout allait se jouer. Je connaissais mes frères, j'en avais gardé la mémoire. Je ne savais que trop bien que ma proposition n'intéresserait que l'héritier au sharingan, et que la grande Sage elle, préfèrerait éviter tout conflit. Cela en avait toujorus était ainsi, et même sa participation à la grande guerre de Purification avait été un miracle. Si tout se déroulait ainsi, alors j'aurais eu la réponse à ma question, je saurais enfin qui se cache derrière la figure inconnue du fondateur de Shashin, ou du moins, je saurais si ce kage a un quelconque lien avec le Monarque. Les risque de conflit étaient énormes, ceux d'une guerre très probables. Mais il s'agirais désormais de jouer finement, de calculer chaque coup de la phase diplomatique afin de pouvoir achever notre adversaire sans que le sang ne coule à flot. Les trois héritiers réunis sous la même bannière étaient un fléau oublié, une puissance divine et absolue que nul ne pouvait vaincre, pas même la légion impérial, et son ordre inquisitorial. Les héritiers, liés par les prophéties, n'avaient qu'un destin. Mais là question qui se posait était la suivante... "Est-ce parce que nous sommes capables d'une chose, que nous devons l'accomplir ? Est-ce parce que nous croyons en notre destin, que nous devons le mener à bien ?"

Relisant une copie de la lettre qui leur avait été envoyé, j'étais persuadé qu'ils viendraient...

Citation :: "Maître Kage, c'est un parfait inconnu qui vous envoie cette lettre. Si vous la lisez entièrement, et que vous acceptez ma requête, vous aurez l'occasion de découvrir votre identité. Combattant centenaire, ayant participé aux guerres de purification et claniques, guerriers légendaires et fondateurs de vos villages, sachez que vos origines sont aussi obscures que divines. Décidez ou non de me rejoindre, à Fumei No Kuni, dans quinze jours lorsque la nuit sera tombée. Mon identité vous sera dévoilée le jour même, venez seul, et en personne, car je saurais vous reconnaitre, mes frères d'armes.

Le troisième combattant dont parle la légende"

Je savais très bien que mes frères se rappelaient avoir combattu à mes côtés, mais tous souvenirs d'un quelconque lien étaient effacés. Pour eux, je n'était probablement que l'un des trois généraux de guerre, avec qui ils ont mis fin au règne des Daimyous. Si les prophéties disaient vrais, les héritiers seraient attirés vers celui qui leur annoncerait leur origine et leur identité, si celui-ci se manifestait. Le jour était venu pour moi de révéler la vérité à ceux qui, avec moi, avaient trahis leur père. Le jour était venu de se racheter, de se repentir, et de briser un traité qui aurait dû l'être il y avait déjà bien longtemps...

Tortueuse et sombre est la route qui mène à la désillusion, violente est l'épée qui tranche la fiction pour faire apparaître la réalité. Est-ce réellement possible d'oublier le rêve confortable une fois mit face à une réalité cinglante ? L'humain est un être faible qui se réfugie dans ses chimères et utopies lorsque l'exactitude vient frapper ses certitudes sans fondements. Je ne suis pas comme ça. La réalité est ce que je cherche, elle m'anime. J'ai vécu dans l'atroce vérité de guerres sanglantes et putrides, ou l'on boit le sang de ses camarades pour éviter une mort lente et affreusement douloureuse par déshydratation. Un monde réel et brutal dans lequel les cadavres de compagnons d'armes servent de bouclier. Un désespoir et une angoisse permanente. Cette réalité je l'ai affronté durant toute ma vie et c'est elle qui a fondé mon dogme. Cependant, parmi cette virulente vérité subsistent des fragments d'inconnus et de précarité, de doute. Un pan de ma singulière existence effacée, embrumée sous un voile que je ne peux dissiper. Le mystère de mes origines.

C'est dans ce but particulier que, vêtu d'un manteau sombre emprunté à la panoplie des forces spéciales de mon village, encapuchonné, je disparait telle une ombre dans la nuit de DokusaiGakure no Sato pour me diriger vers Fumei no Kuni, où m'attendrait un prétendu connaisseur de mes origines. En temps normal et pour tout autre information, je n'aurais même pas pris en considération cette lettre, mais la question de mes origines est une chose qui, dernièrement, m'a obsédé. Ne pas savoir réellement qui je suis et si je possède une famille est un fait qui m'a hanté les dernières nuits que j'ai traversé. S'il s'avère que c'est une imposture, ma sentence sera sans équivoque, et une tête finira sur un pieu décoré de tripes sanguinolentes. La déception d'une mystification cachant une embuscade me ferait sombrer dans une démence torrentielle et inextinguible que le toute une armée de guerrier aguerri ne saurait ne serait-ce qu'apaiser. Avançant avec vélocité dans l'obscure enveloppe nocturne, seules mes prunelles écarlates brillent d'un éclat de curiosité et d'excitation, fixant un horizon sombre et incertain, couvrant la lumière de la vérité. Je ne sais si ce fut l'impatience, mon questionnement ou ma célérité, ou les trois, mais j'atteignis ma destination sans voir le temps passer. Dans l'obscur vêtement de la nuit se tenait un homme. Un homme sortant de l'ordinaire dont les pupilles brillaient d'un éclat gris-violacé ne m'étant pas étranger. M'étant même familier. Je le connaissais. Je ne savais d'où, je ne savais comment, mais mes yeux l'avaient déjà vu. Mon dernier mouvement m'amena à seulement quelques mètres de cet être mystérieux que je ne connaissais pas, mais que je connaissais. Ma main vint rabattre ma capuche contre mes omoplates, mes capillaires corbeaux se mirent à danser au gré de la légère brise qui caressait le lieu dans lequel nous nous trouvions, mes pupilles s'enfoncèrent dans les siens alors que je le sondais, je le jaugeais. Un silence régit notre premier contact visuel, une sensation de... Comment expliquer cela ?... Une sensation de retrouvailles, de chaleur. Sa présence avait un étrange effet sur moi, comme si une fraction oubliée de ma conscience refaisait peu à peu surface. Un sentiment que je n'avais ressenti qu'une seule fois auparavant, lors de ma rencontre avec la Kage de Tami. Était-ce une coïncidence ? Une seule question restait à poser, mes sourcils se froncèrent légèrement sur mon visage grave.

Qui es-tu ?

De l'ombre et de la lumière, c'est l'ombre que je préfère

La paix n'existe pas. Ce n'est qu'un idéalisme créé par les hommes depuis la nuit des temps, un principe qui leur permet de préserver un peu plus longtemps une vie futile, une existence sans intérêt. Fais-je partie de cette catégorie de personnes? Celles qui prêchent la paix et la clémence, la pitié dans ce monde en pleine déchéance. J'ai eu le temps d'observer la décadence de ce monde, de pleurer sa chute et sa rechute. Que suis-je, qui suis-je? Le maître d'un village qui ne lève pas les armes, d'un village qui jamais n'avait réellement fait couler le sang. J'e suis la maîtresse de ces choix qu'on prenait à ma place, reine d'un univers monochrome où quelles tâches de peinture bleue ou rouge persistent au lavage. En détaillant ses mains immaculées, ces doigts fins, ces ongles parfaits sous lesquels ne se cachent aucun lambeau de chair humaine, je comprends une énième fois pourquoi j'ai choisi la voie tranquille du calme et du silence. De l'ombre et de la lumière, c'est bel et bien l'ombre que je préfère.

Le sable s'écoule lentement dans le sablier infernal et compte le temps qu'il me reste avant que je ne me rende compte de ma sage erreur. Je suis à égale distance des portes de l'enfer et des grilles du paradis. Gauche, droite, droite, gauche, je me torture, je me perds. Quand je vois ces enfants hurler de rire, protégés par de puissants remparts spirituels, je souris. Quand je vois ces enfants pleurer de peur, à découvert derrière des murs irréels, je sombre. Chaque jour, cette démence qui ronge un par un chaque millimètre carré qu'il me reste de raison me tue. Cette folie douce et attirante, séduisante, m'achève. La paix n'existe pas. Elle n'est là que pour me prouver que mon choix est le mauvais, que j'aurais dû suivre mes compagnons d'arme dans la guerre et le sang. Mais je ne suis pas de ceux qui tuent et déchirent les entrailles de personnes qui ne l'ont jamais voulu.

Dans le silence de la nuit, je quittai ma précieuse terre, mon précieux village, pour rejoindre Fumei no Kuni. J'avais conscience que j'entreprenais un long voyage pour rencontre une personne que je ne connaissais absolument pas et en qui je n'avais aucune confiance. Le morceau de papier couvert d'encre entre les mains, je relisais mot à mot la lettre étrange que j'avais reçu de lui. Et puis au pire, on s'en fiche. Le troisième combattant dont parle la légende, c'est bien beau tout ça, mais qu'est-ce qui prouvait sa sincérité? L'encre noire? Ses propos flatteurs concernant mes origines? Tss. Qu'allait-il nous avouer, au deuxième combattant de notre légende et moi, que nous descendions directement de Zeus peut-être? Peu importe. Le calme et la sérénité passent avant toute chose. Le temps de réfléchir sur ce qui pourrait se passer cette nuit et j'étais arrivée à destination. C'est long de penser, surtout quand on ne sait rien sur ce dont on doit débattre avec soit-même. Ils étaient deux, et les deux étaient étranges. L'un avait les prunelles froides, grises voire parme. L'autre possédait des pupilles sanguinaires, sans pitié. Dans leurs regards, je voyais la mort et la destruction. Je voyais la folie, la plus profonde des hystéries. Si la température ambiante était excellente pour une heure aussi tardive, j'étais parcourue de frissons. Ces deux hommes, qui d'ailleurs m'étaient familiers, m'effrayaient un peu. J'étais sur la défensive, attentive à tout mouvement suspect, méfiante tel un serpent prêt à mordre.

C'est étrange... J'ai l'impression de vous avoir déjà vus quelque part.

Et pour cause.

[HRP] C'est pas gentil de me faire écrire à 2h du matin. J'espère que c'est potable quand même. ._.

Quiconque possède une plume, détient la mémoire et l'avenir entre ses mains.

Les trois guerriers dont parlaient les légendes étaient de nouveau réunis. La sainte puissance oubliée, pourtant bannie était à présent pleine. A nous trois, nous formions l'ultime arme du Rikudou-Sennin, sa plus grande réussite, sa sagesse et son pouvoir divin. Dans l'obscurité de la nuit, je ne voyais que la lune et ces deux réserves massives de chakra arriver. J'avais oublié à quel point le courroux des héritiers pouvait semer le chaos. Il fallait surtout éviter un conflit, car un combat entre les trois élèves prodiges de l'Ermite signifiait la fin des temps. J'imaginais une guerre entre nos trois village, j'imaginais le sang couler et la folie du combat. Cependant, les guerres seraient interminables tant que la clef de l'apocalypse elle-même n'aurait pas été retrouvée. Et j'étais le seul à savoir ou la trouver, auprès de l'un des hommes les plus dangereux de ce monde, créature sage au pouvoir de création antique: le seul, l'unique représentant et héritier du pouvoir obscur de création donné par le Grand Sage en personne. Quiconque tenterait de la lui voler subirait un châtiment exemplaire, je n'avais donc pas de soucis à me faire. Cependant, je redoutais juste qu'il ne sombre et se retourne contre son ancien maître. mais venant d'un Tenkei, il s'agissait là de la pensée la plus absurde qui pouvait me venir à l'esprit.

Alors que les trois Sages étaient réunis, alors que leur malédiction s'apprêtait à se dissiper sous une nuit que seuls la trahison, la révélation et la rupture d'un équilibre trop parfait pouvaient qualifier, je vis mes frères à visage découvert: le même que celui qu'ils avaient des dizaines d'années auparavant. Était-ce donc la le véritable pouvoir de ce jutsu: nous préserver du temps, nager entre ses flots, demeurer hors du temps, dans un enfer permanent: observer les siens mourir, en venir à oublier toute trace d'une existence antérieure et de ses origines ? Notre maître était puissant, cela ne faisait aucun doute, et son châtiment, bien que cruel et inévitable, allait nous permettre d'expier nos fautes et pour une nouvelle fois, de combattre sous la même bannière. Ils retrouveraient leur mémoire, mais celle-ci avait un prix. J'allais leur dévoiler la plupart de mes secrets, à la seule condition que mes frères d'armes soient véritablement attiré par leurs origines. Si les prophéties disaient vrai, bien qu'ils aient changés, leur esprit est resté le même, leur sagesse et le cœur les même, peu importe que la haine ou tout autre sentiments néfastes les aient gagnés, nous serions liés à jamais, par la force des sentiments, de la sagesse, de l'entrainement et du combat. J'avais avec moi le parchemin des anciens, ayant le pouvoir de faire revivre des moments oubliés à des êtres véritablement liés. Il ne pouvait servir qu'une seule fois, et si nous étions vraiment unis par ces liens sacrés, devenus maudits, que le Rikudou-Sennin nous avait aidé à tisser, alors ils allaient recouvrer la mémoire. Je ne leur avouerais aucun de mes projets tant qu'ils n'étaient pas sincères et persuadés d'avoir retrouver leur voie, leurs origines. Il faudrait sûrement quelques temps à ma sœur pour le comprendre...

"Je suis une ombre, qui a vécu bien longtemps hors du temps, nageant entre ses flots, parcourant de monde à la recherche de sagesse et des reliques oubliées, antiques que notre ancien maître à tous les trois nous a laissé. Pendant des dizaines d'années, j'ai erré à leur recherche, pendant des dizaines d'années, j'ai œuvré pour que nous, les trois guerriers légendaires nous retrouvions ensemble et puissions chacun recouvrer la totalité de notre mémoire. N'avez vous jamais ressenti le vide, le néant lors de certaines de vos méditations, n'avez-vous jamais eu l'impression qu'une partie de votre vie de centenaire s'était envolée. Nous avons tout trois 111 ans, et seules quelques années ont disparues de nos souvenirs. Pourtant, ce sont ces quelques années qui ont fait de nous ce que nous sommes devenus aujourd'hui. Vous n'êtes pas n'importe qui, vous êtes bien plus que de simples héros, légendes dont les livres et les histoires louent les exploits. Vous êtes lé héritiers de celui en qui peu de personne croient, et dans le cas contraire, que tous le monde condamne. Vous êtes les héritiers d'une sagesse et d'une puissance oubliée, d'un don banni dont vous vous servez fréquemment. Nous vous êtes vous jamais demandé d'où provenait votre pouvoir, ne vous êtes-vous jamais demandé qui vous l'a enseigné "

Marquant une courte pause, je pris mon inspiration, toujours aussi serein, enlevant le capuchon qui recouvrait une partie de mon visage et ma tête.

"Nous nous sommes déjà vu, et vous le savez. Ces souvenirs de combats ne vous ont pas été retiré: nous avons combattu ensemble lors de la grande guerre de purification, sur laquelle planent aujourd'hui des mystères que les plus grands historiens ne sont pas en mesure de résoudre, pas même ceux qui l'on vécu. J'ai ici, avec moi un parchemin vous permettant de recouvrer la mémoire. Restez, ou partez. Dans ce dernier cas, oubliez toute chance de pouvoir un jour récupérer ces souvenirs volés, envolés. Mais dîtes-moi, vous souvenez-vous tout de même de ce combat lors des grandes guerres ? Voilà désormais des décennies que nous ne nous sommes pas vu, mais vous devez vous en rappeler. S'il ne vous reste nuls souvenirs de vos origines, ceux-ci doivent être encore présents."

Une expression toujours aussi sombre sur le visage, je cachais ce sentiment de bonheur, face à la retrouvailles de ce à qui j'étais liés. Je ne croyais pas au destin, je ne croyais pas à l'attache, juste au sentiment et aux liens que pouvaient tisser le combat et l'apprentissage.

C'était une sensation singulière que de se trouver face à ce personnage mystérieux qui, derrière ses pupilles opales semblait une incarnation de l'ataraxie. Son aura était semblable à la mienne, vaste, puissante, assujettissante, menaçante, angoissante, mais aussi pleine de sagesse et de quiétude. Il était un éminent guerrier, je le voyais et je le savais. De vague souvenir me renvoyait à lui, un fantôme de mon passé oublié, celui que l'on m'a étrangement arraché, effacé. Je le voyais comme une ombre d'un temps lointain et incertain, qui m'aurait pourtant accompagner des décennies durant. Une étrange et forte connexion nous reliait, un lien que je ne saurais expliquer, que je ne saurais oblitérer. Alors que le silence régnait et que ma question n'avait eut pour unique réponse que le léger sifflement du vent, une troisième personne fit son apparition, une personne qui ne m'était pas étrangère, une personne dont la masse de chakra égalait plus ou moins la mienne et celle du mystérieux instigateur de cette réunion, une personne singulière envers qui je ressentais une connexion semblable.

La sommité martiale de TamiGakure no Kuni nous scruta. Sa méfiance était parfaitement visible, je pouvais aisément voir qu'elle était sur la défensive, prête à agir au moindre mouvement qu'elle jugerait suspect, hostile. Mes yeux s'attardèrent sur elle quelques instants, me ramenant à la dernière fois où je l'avais vu, il a de cela longtemps, lors de la mise en place du traité de non agression entre les trois puissance shinobi. C'est ainsi que je me retrouvais face aux deux seules personnes qui, en un demi-siècle, avaient su m'intriguer réellement. De par la puissance que tous deux dégageaient, mais aussi par cet étrange lien que je savais avec certitude nous unir. Cela ne pouvait être le hasard, cela ne pouvait être une coïncidence. La conviction que tout trois avions des origines communes était entière. Et les paroles de la Gogyoukage ne vinrent que renforcer ce dogme.

Après un court moment, mon attention fut de nouveau dirigé vers l'homme au prunelles parmes, qui semblait pensif. Ses pupilles m'intriguaient fortement, leur forme concentrique, leur éclat violacé, cela me rappelait le Rinnegan du RIkudô Sennin. La pupille maudite du Sage créateur du Ninjutsu, un dojutsu d'une puissance divine. Alors que mon esprit entamait une réflexion sur la question de la nature et de l'origine du dojutsu du mystérieux shinobi, ce dernier entreprit une réponse à ma précédente question. Il n'y répondit d'ailleurs pas réellement, cependant, plus son discours avançait, plus mes sourcils se fronçait. Sa rhétorique et sa voix m'étaient familières, il m'intéressait et m'ennuyait à la fois, comme si je l'avais entendu converser des milliers de fois. Possédaient-ils réellement 111 ans, lui et la Kage de Tami ? Comme moi ? N'étais-je pas le seul frappé de cette malédiction de longévité ? Son discours devenait de plus en plus mystérieux, et ses insinuations quand à nos origines divines amenait un certain trouble. Ses dires à propos de la guerre de purification firent jaillir des flash dans lesquels je nous voyais combattre et vaincre, tous trois, sous une même bannière. Puis vint le moment où il évoqua l'existence d'un parchemin en sa possession. Un parchemin qui me ferait recouvrir la mémoire oubliée. Était-ce seulement possible ? Ma méfiance s'agrandit, mais mon excitation prit le dessus. Croyait-il réellement que j'avais parcouru ce chemin pour repartir sans nul réponse ? Me connaissait-il réellement ? Mes pupilles le scrutaient et ne distinguaient pas de pulsion dans le chakra indiquant qu'il s'apprêtait à passer à l'offensive. Ma voix trancha le silence, l'heure de vérité avait sonné.

« Cesse donc de te perdre dans la rhétorique et l'éloquence, et donne nous ce que nous sommes venu chercher. Si tu me connais réellement, tu sais que je n'ai pas fais cette distance pour repartir sans réponse. »

De l'ombre et de la lumière, c'est l'ombre que je préfère

Lentement, je posai mon regard sur mes mains. Cent onze ans, c'est long lorsqu'on ne vieillit pas. J'avais, depuis tout ce temps, acquis un nombre insensé de choses. J'avais vu le sang et la guerre, j'avais vu les pleurs, la peur, la douleur et la mort envelopper de pauvres familles dans ses bras gelés. Cent onze ans. Cent onze ans et trop peu de souvenirs, trop peu de fierté. Au lieu de recouvrer simplement la mémoire, comme l'homme devant nous le prétendait, j'allais non seulement me rappeler des horreurs qui avaient frappé notre monde mais aussi être proie à l'orgueil et la cupidité, je voudrais sans aucun doute possible amasser gloire et fortune, tout ce qui m'était dû. Serai-je un monstre, si on me permettait de retrouver mes souvenirs volés? Mon regard se porta enfin sur ces deux puissantes personnalités. Au fur et à mesure que ses mots heurtaient mes tympans de femme, de pacifiste et de sage, j'avais pitié de lui et de son arrogance, de sa modestie inexistante et de l'aura sombre qui émanait de lui. Pourquoi, dîtes moi seulement pourquoi je devrais avoir confiance en un homme qui m'était totalement inconnu. Etait-il seulement comme moi, était-il véritablement frappé par cette malédiction qui m'obligeait à rester en vie, parfaitement conservée dans un corps bien trop jeune? Ce parchemin, était-il réellement capable de me rendre la mémoire? Toutes ces questions se transformaient progressivement en une nuée d'insectes brouillant le reste de mes pensées, et grattant intensément aux parois fines de mon crâne. Mais peu importe, cet homme ne m'inspirait pas confiance et il serait dur pour lui de me prendre dans ses filets de parfait orateur.

Je ne sentais rien. Je ne me sentais pas liée plus que ça à ces deux hommes un tant soit peu effrayants, sombres et froids. Pourtant, bien que mes jambes m'aient ordonnée de fuir et rentrer à Tamigakure no Satô, ma cervelle m'indiqua qu'il était plus intelligent de rester et d'écouter ce qu'ils avaient à dire. Je m'étais emmitouflée dans ma cape noire sans pour autant faire un pas en avant. Trop de questions sans réponse vagabondaient dans ma tête. Trop de questions qui m'embrouillaient au point de m'y perdre.

«Je n'ai aucunement confiance en vous deux. Je n'ai aucun souvenir de vous, absolument aucun même si j'ai l'étrange impression de vous avoir déjà aperçus quelque part, et je ne sens aucun lien potentiel pouvant nous lier les uns aux autres. Je ne sais pas si votre parchemin peut réellement m'aider à combler ce vide dans ma tête mais faites vite, je n'ai pas toute la vie devant moi, quoi que. Et puis, je suppose que si votre parchemin peut nous être utile, il n'est en aucun cas gratuit.»

Il faut l'avouer, j'étais longue à la détente. Mais c'était la nuit, ça explique beaucoup de chose. A cette heure là, normalement, j'étais profondément endormie sur mon bureau et je renversais ma tasse de café d'un coup de bras inconscient mais néanmoins violent. J'en reconnus enfin un, bien que ma vision ait pu me jouer des tours. Le maître incontesté de Dokusai, village dirigée par la tyrannie et le sadisme, le sang et les larmes vermeilles de ses habitants, me scruta quelques secondes de ses yeux abominables. De par la nature de son village, on m'avait bien fait comprendre que lui et moi n'étions pas fait pour coopérer, ni pour être de simples amis. Je le dévisageai longuement, sans trop faire attention au reste, avant de soupirer d'exaspération. C'est laid, un homme qui fait le mal.

« Votre prix. »

Alors que mon discours semblait les ennuyait, ils me demandaient d'y répondre clairement. De manière sèche, presque hostile, alors que la tension semblait monter. Cependant, les longues explications que je leur avais apporté étaient nécessaires. Alors que Mikan me demandait un prix, et qu'Eishi me demandait des réponses, je compris qu'il était inutile de poursuivre mon discours et de perdre mon temps, car celui-ci était extrêmement précieux.

"Il est amusant que vous parliez d'un prix... Car j'en ai justement un. Ne faites pas semblant d'être indifférent à ce que je viens de vous annoncer et au but de notre rencontre, car je peux lire dans vos yeux que vous avez besoin de réponses à vos questions. Une fois le parchemin utilisé, je pourrais vous expliquer les raisons pour lesquelles vous avez perdus la mémoire... Avant tout, je vais vous dire ce que j'attends en échange: chaque pays possède une ou plusieurs cryptes cachées, donjons souterrains millénaires renfermant des secrets jusqu'alors oubliés. Le temps a rendu ces cryptes hostiles, inadaptées au voyage, à l'exploration, mais plus encore à l'être humain. Vous, kage, le savez car vous empêchez tout individu d'y entrer, et n'osez vous-même vous y aventurer, car pour quiconque ne connait pas ces tertres horrifiques ne peut pas en arriver au bout. Et j'ai grand besoin de ces secrets... Je vais donc vous demander de signer un accord, qui me permettra de me rendre dans vos villages respectifs et d'y explorer vos cryptes. Mais vous vous rendrez compte que vous aussi, un jour ou l'autre, aurez besoin d'explorer les donjons perdus des autres nations. C'est pourquoi je vous demande aujourd'hui de signer un accord commun nous permettant de nous rendre, chacun, dans les cryptes de Tami, Dokusai et... Kurasa. Ainsi, je vous autoriserai à pénétrer dans l'enceinte de mon village caché... Mais seul. Aucun ninja ne nous accompagnera dans vos voyages et nos explorations au sein des cryptes, afin d'éviter une tentative d'invasion ou de traîtrise. Il ne s'agit ni d'une alliance, ni d'un traité de paix: il ne s'agit que du prix à payer afin de recouvrer la mémoire. Signons ce traité, puis, dès lors que vous aurez retrouvé vos souvenirs, nous passerons aux détails." Expliquais-je, d'un ton serein, dans le but de mettre mes interlocuteurs en confiance, tout en les regardant à tour de rôle, l'expression de mon visage et de mes yeux étant tout aussi sereine et sage que ma voix.

Marquant une pause, j'observais toujours les visages de mes frères, marqués par la méfiance. Bien qu'ils tentaient de rester impassibles, il était simple de savoir ce qu'ils ressentaient: je connaissais leurs mentalités, je connaissais leurs sentiments. Moi qui m'étais battu à leur côté, moi qui m'étais entrainé à leurs côtés, moi qui avait voyagé et vaincu à leurs côtés, mais qui jamais n'avais connu la défaite avec eux, je ne pouvais que comprendre et lire leur cœur. Et bientôt, ce serait à leur tour d'agir ainsi. Si les prophéties disaient vraies, nous devrions nous battre pour l'éternité. Si nous étions liés par ces textes sacrés, le monde plongerait dans le chaos, et nos combat signeraient la fin des temps, la fracture, le déséquilibre dans un univers qui ne pourrait que plonger dans une ère totalement sombre, obscure, où chaque aube serait encore plus sanglante que la précédente, ou nulle rédemption ne serait possible, où chaque lendemain seraient plus cruels que les autres. Cependant, je ne croyait qu'au lien des sentiments et du passé, en aucun cas à ceux des textes écrits pas des érudits inconnus, des oracles ayant perdus l'esprit. Je ne croyait qu'à la force des actes et des mots, et non à celle du destin ou de l'avenir. Peu-être faudrait-il des décennies avant de parvenir à les ramener à la raison, à les convaincre que leur mémoire n'est pas inventée de toute pièce par un fou manipulateur. Mais j'y parviendrais, j'en était persuadé.

"Je me nomme L. Sasurai. Qui j'étais n'a aucune importance, et vous le découvrirez par vous-même lorsque ce parchemin sera enclenché. Il s'agit d'une technique interdite et inexistante aux yeux du peuple, ayant le pouvoir de faire recouvrer la mémoire à n'importe qui, de redonner vie à des souvenirs précis. Celui-ci a été créé pour vous trois, ou plutôt pour nous trois. Une fracture se créera alors dans l'espace temps, vous renvoyant alors dans le passé à l'état de fantômes. Vous y verrez tous vos souvenirs oubliés, vous y trouverez votre origine et la mémoire." Di-s-je, avant de me râcler la gorge, pour cacher mon hésitation quant à la future remarque que j'allais effectuer. "J'ai notamment conscience que vous vous méfiez énormément de moi, c'est pourquoi ce parchemin sera utilisé en premier lieu sur notre amie Gogyoukage, puis sur l'Inkukage. Ainsi, l'un pourra me surveiller lorsque je redonnerai la mémoire à l'autre. Je vous ai parlé de Kurasa: je ne vous le cache pas, je suis le Kage de ce village sorti de l'ombre il y a peu, lors de l'assassinat du Daimyou de Dokuyaku No Kuni, mort de ma main. Peut-être allez vous me juger, mais vous ne connaissez aucun des secrets, aucun des mystères qui régissent notre société et ce monde, tout comme vous ne savez pas, que notre grand ennemi à tous les trois, demeure à la tête du village caché de Shashin..." Poursuivis-je, en assombrissant le ton de ma voix au fur et à mesure que mon discours avançait, pour finir sur une énigme, un mystère qu'ils ne seraient en mesure de comprendre qu'après l'utilisation du parchemin.

Ayant enfin finit mes explication, je tendais une feuille à mes deux frères: il s'agissait de l'accord, du prix que je leur imposais en échange de leurs origines. Ils ne pourraient pas refuser, j'en étais certain, car je n'aurais pu à leur place. L'homme peut-être prêt à tout sacrifier afin de récupérer des souvenirs envolés, et les recherche malgré lui, malgré sa propre volonté, car ils nous attirent et nous empêchent de vivre dans la sérénité d'esprit tant qu'on ne les a pas retrouvé, peu importe qu'ils soient bons ou mauvais, peu importe que l'individu les ait oublié de sa propre volonté ou qu'on les lui aient arraché. Moi qui avait perdu tout souvenir de ma nation originelle, moi qui n'avait pu voir que des pays dévastés par le châtiment de mon sage père, je n'avais pu ressentir d'attache, et ce malgré tous les lieux que j'avais pu visiter, malgré mon voyage centenaire. J'avais cherché, en vain, toute trace d'une existence antérieure, toute trace d'une puissance oubliée, toute traces de mes maudites origines. Mon enfance n'était plus qu'un ancien songe, un rêve qui m'avait été volé, ou que j'avais choisis d'oublier. Si je demeurais persuadé qu'il reviendrait, je n'en voyais pas arriver ne serait-ce qu'un fragment, ne serait-ce qu'un souvenir. Ma mémoire n'étais plus que l'ancien monde dans lequel j'avais vécu, brisé et égaré, désormais banni et lointain.

J'attendais une réponse de leur part. Si je savais qu'ils accepteraient, je ne savais pas s'ils poseraient aussi conditions quant à cet accord secret. Je doutais encore de la manière dont il réagiraient en recouvrant la mémoire, et je n'avais en aucun cas envie de me battre ce soir. Tout ce dont j'avais envie, c'est que ces vides en nos coeurs soient comblés, et que chaque moment que ces hommes et moi avons passé ensemble reviennent, afin que l'inconnu devienne frères, afin que notre famille soit à nouveau complète, afin que chacun se souvienne de notre père et de sa mort, afin que chacun choisisse de combattre à nouveau sous la même bannière. La puissance des trois héritiers, leur courroux, leur déchainement, ne pourrait qu'écraser Shashin et nos opposants. Nul ne résisterait à notre fléau, nul ne résisterait à l'union de la descendance du Rikudou-Sennin. Si pour certain ces histoires et pensées ne formaient qu'une stupide utopie, elles formaient à mes yeux un idéal, qui, j'en étais persuadé, se réaliserait dans un futur proche.

Révélation, corruption, la rupture du traité de l'âge d'or. Zornthorn

Un ricanement lourd et puissant se fit retentir dans les lieux recouvert de cette douce enveloppe nocturne que l’on nomme nuit. Un rire déplacé, qui faisait ressentir un degré déjà bien avancé de folie dans cette voix si roque qui mettrait mal à l’aise n’importe qui. S’étouffant presque entre son rire et sa répétition frénétique du mot « ennemi », un petit bonhomme chétif apparut sur la branche d’un arbre. Ressemblant beaucoup á ceux que l’on nommait par le passé, les bouffons du roi, celui-là était habillé principalement de blanc et de vert. Son apparition ne fut pas brusque tel un tour de magie, mais bien progressive comme s’il s’était toujours trouvé à cet endroit. Et cela, sous les yeux plutôt surpris des trois héritiers, eux qui possédaient chacun un pouvoir leur permettant de voir n’importe quoi, n’importe qui, ils avaient failli à voir cet être insignifiant. Écrasé par le chakra surréel de chacun d’entre eux, comment auraient-ils pu voir celui presque inexistant d’un être si pitoyable. Bien qu’en analysant ce bouffon d’un peu plus près, on pourra remarqué que maintenant il est plus que évident de sa présence, mais n’est-il pas normal en fin de compte, qu’il puisse passer inaperçu ? Ce chakra qui se mélange à celui de la nature, il est claire maintenant pour tous présent sur ces lieux qu’il s’agit bien d’un espion et un très habile même. Avec sa capacité de fondre son faible chakra avec l’environnement, il faut voir pour l’apercevoir, simplement regarder ne suffit pas. Bien entendu, n’importe lequel des Dojutsu l’aurait remarqué s’il aurait vu au bon endroit, et la sage héritière du Rikudou aussi, si elle avait activé son Senjutsu. Mais qui aurait été assez fou pour suivre les kages de Tami et Dokusai ? Apparemment ce petit bonhomme chétif l’avait été, et ça lui avait porté chance, car il avait participé à une bonne partie de la réunion des trois héritiers. Fallait-il encore qu’il arrête de rire, pour pouvoir s’exprimer. Un rire qui ne cessa point, non il fallut l’apparition d’un autre personnage, semblable à lui, voir même identique. Aussi bien le physique que le chakra, les seuls deux différence étaient la couleur de ses vêtements, blanc et orange, et son air plus sérieux. Oui, ce personnage-là ne frôlait pas la folie comme son compagnon, il était même plutôt correcte presque comme nous tous. Enfin, si on ne compte pas le fait qu’il était la personnification de la tromperie et du pessimisme. Il prit la parole envers celui qui se proclamait le « Kage de Kurasa ».
- Ennemi !? Donc, notre ennemi à tous est le Kage de Shashin !? Dokusai, Tami et Shashin vont entrer en guerre, parce qu’ils sont ennemis. Eux qui respectaient le traité de paix, le traité de l’Âge d’Or, ils sont ennemis. C’est vrai quoi, quand on se respect assez pour tenir compte d’un traité qui permet la paix, c’est clairement qu’on est ennemi.
- Ce n’est pas comme toi, n’est-ce pas ? Une nouvelle voix, un nouveau personnage, celui-ci rouge et blanc et plein de haine dans son regard et dans sa voix. Toi qui essaye de provoquer la fin d’un traité de paix ! Toi qui méprise le propre traité que tu avais signé dans le passé. Pourquoi ne parles-tu pas de la façon que tu as de trahir tes promesses ? De trahir le Daimyou avec le quel tu avais signé un traiter par le passé, lors de leur défaite ? Tu faisais bien partie de ceux qui avaient signé le traité, non ? Bien sûr que si, tu n’as de respect pour rien, tu as les yeux du démon ! Les yeux de la destruction, les yeux qui ne peuvent voir la paix. A chaque fois qu’un semblant de paix s’installe sur Yuukan, tes yeux doivent le détruire ! Au nom de quoi !? De la liberté ? Du savoir ? La liberté de quoi ? De mourir ? Le savoir de quoi ? De savoir comment frapper Yuukan ? Par le passé tes yeux ont infligé un fléau sur Yuukan, massacrant des milliers d’innocent, et maintenant ils essayent de remettre ça.
Le fou qui commençait à reprendre un peu de calme, articulait maintenant un peu plus, et l’on pouvait comprendre de plus complètes phrases, bien que souvent interrompu par des ricanements de folie.
- Le Hishoukage est… L’ennemi des trois… Il est comme ces idiots… Qui croient que le Hishoukage… et le roi de Yuukan sont… La même personne.
- C’est ce que tu crois !? Explique-nous comment, peuvent-ils être la même personne ? Je veux dire, en faisant les maths, ça lui donne… Beaucoup non, plus que vous peut être même.
- Et parle nous de ce traité que tu veux signer avec les Kages de Dokusai et Tami, explique nous comment tu comptes respecter ce traité… Comme tu as respecté celui signé avec les Daimyou ! Au moins, explique-leur en quoi consistent les chemins de tes yeux, explique leur ce que tu peux faire.
- Comment peux-tu vouloir leur rendre la mémoire et leur faire signer ce traité en même temps !? C’est pourtant impossible qu’ils t’offrent un tel accès, quand ils se souviendront du pouvoir de tes yeux… Oui, nous aussi on sait lire les histoires du passé, les récits des guerres et les légendes que vous avez produits. On a une très belle bibliothèque à Shashin, très complète…
- Ne prend pas le Hishoukage pour un idiot, si tu as un problème avec lui, pourquoi ne te rends-tu pas à Higaisha no Kuni au lieu d’essayer de replonger tout le Yuukan dans une nouvelle ère de sang ?

Ces dialogues étaient très importants pour tous, ils venaient de déclarer des menaces, d’imposer des soupçons, mais aussi de fournir des avis. Et tout ça, mélangé dans un bain de folie, de tromperie, de pessimisme et de haine. Ces petits bonhommes étaient bien étrange, leur façon de parler, comme s’ils en savaient plus que les propres héritiers, ce qui n’était point le cas ; leur façon d’agir et leur propre anatomie. Aux yeux de tous, ils étaient les même, comme un simple Kage Bunshin, néanmoins, si la sage du groupe venait á activer son Senjutsu, elle verrait qu’ils sont tous bien réel. Le Hishoukage avait pris un grand risque en envoyant ce personnage-là. Car il était la preuve que la capacité de Shashin à s’imposer dans ce monde. Néanmoins, il était la seule personne capable d’épier les kages et surement, il n’en serait plus capable, maintenant qu’ils connaissent son existence.

Mais l’espoir est que le doute soit poser dans l’esprit des deux kages, encore allié à Shashin pour l’instant. Voici la réponse du Hishoukage à Kurasa, ce n’était pas une déclaration de guerre, pas encore, ni une menace, non. C’était une vengeance plus douce et subtile, celle de la paix. Essayer de maintenir l’état actuel de Yuukan et détruire toute possibilité de réunir les trois héritiers. Ce pouvoir qui dans le passé avait stoppé l’ordre impérial et avait imposé une once de chaos dans Yuukan avec les guerres claniques. Ce pouvoir qui avant cela avait infligé le fléau ultime á Yuukan par la main de celui qu’on avait appelé « le sage ermite des six chemins », dans notre grande idiotie. Aujourd’hui encore, le Hishoukage luttait pour essayer de sauver Yuukan, aujourd’hui s’était l’espoir et demain peut-être serait-ce vraiment le Yuukan.

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